canton infos
décembre 1, 2021
Canton infos du mois DE DECEMBRE
Votre Canton Infos n°96 sera disponible dès demain dans vos commerces de proximité, si vous avez la chance d’habiter l’une des 40 communes du Loiret où il est distribué. Sinon, le voici en version numérique.
En première page, mon édito “Hiver, saison de l’espérance” :
Depuis quelques semaines, les arbres perdent leurs feuilles, jonchant les sous-bois, recouvrant le bois mort. Si l’on soulève cet épais manteau de feuilles, on constate que le phénomène de putréfaction est à l’œuvre : le bois se décomposant sous l’effet des micro-organismes, des insectes et des champignons, commence à se métamorphoser en terre.
Depuis quelques semaines, les arbres perdent leurs feuilles, jonchant les sous-bois, recouvrant le bois mort. Si l’on soulève cet épais manteau de feuilles, on constate que le phénomène de putréfaction est à l’œuvre : le bois se décomposant sous l’effet des micro-organismes, des insectes et des champignons, commence à se métamorphoser en terre.
Ce phénomène très naturel, tellement complexe, nous assure du renouvellement de la vie.
C’est la manifestation de la maxime bien connue de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne crée, tout se transforme », qui jetait au XVIIIe siècle les bases de la chimie moderne. Ceci dit, le savant des Lumières ne faisait que reprendre le philosophe grec Anaxagore, qui écrivait cinq siècles avant notre ère : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses existantes se combinent, puis se séparent à nouveau », dans son traité « De la Nature ».
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière », dit aussi la Genèse. En effet : quelle est l’étape qui suit la putréfaction des chairs ? C’est la constitution de l’humus.
Notre corps, la partie matérielle de notre être, est temporaire ; les éléments qui le constituent, au contraire, sont éternels. Rien ne se crée…
Car tout a toujours existé de toute éternité, notre passage éphémère sur Terre n’est qu’un instant d’éternité : Appolonios de Tyane le dit au Ier siècle de notre ère : « Le passage de l’essence à la substance, voilà la naissance ; le passage de la substance à l’essence, voilà la mort. L’énergie s’est fait matière, puis la matière est retournée à l’esprit. »
Nombreux sont les mythes exaltant la putréfaction, qui génère la vie. En Égypte ancienne, la mort et la vivification d’Osiris sont associées au retour cyclique de la crue du Nil.
Symboliquement, les hautes eaux sont assimilées aux fluides corporels issus de la putréfaction du cadavre d’Osiris qui, comme tous les morts, représente ainsi la force de vie présente dans l’eau mais aussi dans les graines qui germent dans les champs après la décrue. Le dieu Osiris est représenté à la peau noire, ou verte, autre symbole de putréfaction.
L’Évangile ne dit pas autre chose : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean, XII, 24).
Grâce à la décomposition de la chair, les générations suivantes peuvent advenir. Parfois la nature nous en propose des exemples surprenants : ainsi les saumons, qui meurent en nombre après avoir pondu, près des sources des rivières. Leurs cadavres se décomposent en donnant source à des bactéries et micro-invertébrés qui procureront une nourriture salutaire aux alevins à leur éclosion.
La chair décomposée, retournée aux éléments primaires, solides, liquides, gazeux, servira de constituants à nos descendants.
Alors, si la saison d’hiver nous invite à réfléchir sur la mort, il nous faut avoir conscience que la mort fait partie de la vie, qu’elle en est la condition même. La vie qui porte en elle-même le principe de la succession des générations.
Réjouissons-nous : après l’hiver et la mort, viennent inéluctablement le printemps, et la renaissance.
Depuis quelques semaines, les arbres perdent leurs feuilles, jonchant les sous-bois, recouvrant le bois mort. Si l’on soulève cet épais manteau de feuilles, on constate que le phénomène de putréfaction est à l’œuvre : le bois se décomposant sous l’effet des micro-organismes, des insectes et des champignons, commence à se métamorphoser en terre.
Ce phénomène très naturel, tellement complexe, nous assure du renouvellement de la vie. C’est la manifestation de la maxime bien connue de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne crée, tout se transforme », qui jetait au XVIIIe siècle les bases de la chimie moderne. Ceci dit, le savant des Lumières ne faisait que reprendre le philosophe grec Anaxagore, qui écrivait cinq siècles avant notre ère : « Rien ne naît ni ne périt, mais des choses existantes se combinent, puis se séparent à nouveau », dans son traité « De la Nature ».
« Tu es poussière et tu retourneras à la poussière », dit aussi la Genèse. En effet : quelle est l’étape qui suit la putréfaction des chairs ? C’est la constitution de l’humus.
Notre corps, la partie matérielle de notre être, est temporaire ; les éléments qui le constituent, au contraire, sont éternels. Rien ne se crée…
Car tout a toujours existé de toute éternité, notre passage éphémère sur Terre n’est qu’un instant d’éternité : Appolonios de Tyane le dit au Ier siècle de notre ère : « Le passage de l’essence à la substance, voilà la naissance ; le passage de la substance à l’essence, voilà la mort. L’énergie s’est fait matière, puis la matière est retournée à l’esprit. »
Nombreux sont les mythes exaltant la putréfaction, qui génère la vie. En Égypte ancienne, la mort et la vivification d’Osiris sont associées au retour cyclique de la crue du Nil.
Symboliquement, les hautes eaux sont assimilées aux fluides corporels issus de la putréfaction du cadavre d’Osiris qui, comme tous les morts, représente ainsi la force de vie présente dans l’eau mais aussi dans les graines qui germent dans les champs après la décrue. Le dieu Osiris est représenté à la peau noire, ou verte, autre symbole de putréfaction.
L’Évangile ne dit pas autre chose : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. » (Jean, XII, 24).
Grâce à la décomposition de la chair, les générations suivantes peuvent advenir. Parfois la nature nous en propose des exemples surprenants : ainsi les saumons, qui meurent en nombre après avoir pondu, près des sources des rivières. Leurs cadavres se décomposent en donnant source à des bactéries et micro-invertébrés qui procureront une nourriture salutaire aux alevins à leur éclosion.
La chair décomposée, retournée aux éléments primaires, solides, liquides, gazeux, servira de constituants à nos descendants.
Alors, si la saison d’hiver nous invite à réfléchir sur la mort, il nous faut avoir conscience que la mort fait partie de la vie, qu’elle en est la condition même. La vie qui porte en elle-même le principe de la succession des générations.
Réjouissons-nous : après l’hiver et la mort, viennent inéluctablement le printemps, et la renaissance.